Derrière les pièces brutes et sans détour de Fusil Paris, on découvre Édouard, devenu joaillier presque par hasard. En transformant de vieux couverts de famille, surtout des petites cuillères, il perçoit un terrain de jeu possible et se laisse guider par des essais successifs. Il les aplati, les tord, les retourne jusqu'à ce qu'une forme se révèle, en conservant volontairement les traces et les impacts qui deviennent autant d'épisodes du récit de fabrication.

Un an plus tard, une première collection voit le jour : des modèles aux lignes franches, assumées. Les séries ne restent jamais figées ; de nouvelles créations s'y ajoutent au fil de l'inspiration.

Chaque pièce naît d'un mélange d'instinct et d'imprévu. Libéré des règles trop rigides, Édouard laisse la main à la spontanéité, laissant son geste se construire dans une liberté totale.

Chaque bague devient alors l'écho d'un instant précis. Rien n'est décidé à l'avance : tout se dévoile au rythme d'une musique, au détour d'une ligne esquissée ou d'une résonance visuelle.

C'est ce qui donne aux créations de Fusil Paris leur singularité. Chaque bijou porte une histoire qu'Édouard prend le temps de partager dans son atelier. On comprend alors comment Alésia, Abbesses ou Bir Hakeim ont pu devenir des sources d'inspiration.

Si les premières pièces affirmaient déjà l'identité de la jeune marque parisienne, son créateur explore désormais des voies plus classiques, sans perdre l'esprit singulier de Fusil Paris. Entre modèles façonnés sur mesure et créations inspirées par les envies des clients, chaque commande devient un projet intime et unique.

Camille Sultra, Relief Magazine